A l’occasion de la Conférence nationale «Surmonter un traumatisme: quelles perspectives pour les enfants et jeunes migrants?» du 7 décembre 2017, les associations organisatrices – la Croix - Rouge suisse (CRS), l’Alliance pour les droits des enfants migrants (ADEM) et le Groupement «Support for Torture Victims» – formulent les recommandations suivantes en vue d’un accompagnement et d’une prise en charge adéquats des enfants et jeunes ayant vécu des traumatismes.
Tous les enfants et jeunes, y compris les enfants migrants, ont des droits inaliénables. Ces droits sont définis dans la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, ratifiée par la Suisse en 1997, ainsi que dans les normes reconnues au niveau international en matière de droits de l’homme.
1. Les enfants et jeunes migrants ont le droit de bénéficier d’une prise en charge médicale adéquate et notamment d’offres de psychothérapie spécialisée. Victimes de violences et de coercition dans leur pays d’origine ou sur le chemin de l’exil, nombre de migrants ont subi des souffrances physiques et psychiques, qui représentent une difficulté de taille pour la suite de leur existence. Les enfants et les jeunes doivent pouvoir bénéficier d’un traitement médical adapté au moment opportun. Un examen précoce réalisé par des spécialistes en psychiatrie et psychologie peut permettre de réduire les souffrances personnelles ainsi que les coûts sociaux susceptibles d’en découler. Pour assurer le bon déroulement et l’efficacité de cet examen, il est essentiel de recourir à des interprètes professionnels rémunérés disposant de compétences interculturelles. Il est aussi primordial de privilégier des formes de thérapie qui tiennent compte du genre des individus et permettent d’aborder des sujets tabous tels que les traitements inhumains ou la violence sexuelle. Pour profiter pleinement des thérapies intégratives, les enfants et jeunes migrants doivent recevoir des informations compréhensibles et adaptées sur leur santé et pouvoir développer une bonne compréhension et connaissance du système de santé suisse.
2. Les enfants et jeunes migrants non accompagnés ont le droit, dès leur enregistrement, de recevoir une protection et une assistance régulières de leur curateur.